"L'homme libre ne pense à rien moins qu'à la mort, et sa sagesse est une méditation non de la mort, mais de la vie."
SPINOZA, Ethique, IV, Prop LXVII.
L'homme libre dont parle Spinoza dans son Ethique, IV, est d'abord un homme libéré. La liberté chez Spinoza comprend deux moments, un moment négatif qui consiste en une libération par rapport aux préjugés et aux connaissances infondées ,et un moment positif qui consiste à atteindre la connaissance la plus haute, celle du troisième genre, connaissance intuitive des essences singulières.
Ainsi, l'homme libre dont il est question ici semble s'être libéré d'un des préjugés fondamentaux de l'espèce humaine, préjugé que l'on peut identifier sous le terme de "crainte de la mort". La crainte de la mort est un préjugé qui envahit l'esprit humain, l'égare et lui interdit l'accès à la vérité des choses. Loin de se laisser envahir par la crainte de la mort dont il s'est libéré, l'homme libre de Spinoza semble donc désormais préoccupé à penser la vie et uniquement la vie.
Quelle est cette vie à laquelle l'homme libre consacre la totalité de sa méditation ?